Le 3 novembre 2025, OpenAI a annoncé un accord majeur avec AWS : un contrat pluriannuel de 38 milliards de dollars sur sept ans, pour l’accès à l’infrastructure cloud d’AWS et d’importantes capacités de calcul.
Cet accord marque une évolution stratégique de taille pour OpenAI — qui jusqu’alors dépendait surtout de Microsoft — et pour AWS, qui retrouve un rôle central dans la course à l’IA.
Pourquoi ce partenariat ?
Les modèles d’intelligence artificielle avancée de type génération-de-texte ou multimodale exigent aujourd’hui des capacités de calcul extrêmes : milliers voire centaines de milliers de processeurs graphiques (GPU), millions de CPU, vastes data centers. OpenAI explique que « scaler l’IA de frontière nécessite un calcul massif, fiable ».
Avec cet accord, AWS s’engage à fournir à OpenAI des serveurs de type EC2 UltraServers, équipés de puces Nvidia (GB200, GB300) et capables de monter en puissance vers « des dizaines de millions de CPU ».
Pour AWS, c’est aussi un vote de confiance : après des années où certains observateurs estimaient que l’entreprise prenait du retard face à Microsoft ou Google dans l’IA, ce deal place AWS à nouveau parmi les leaders.
Quelles implications pour le marché français ?
Pour la France et l’Europe, cet accord revêt plusieurs dimensions :
Les entreprises européennes utilisant les modèles OpenAI (via API ou produits dérivés) bénéficient indirectement d’infrastructures renforcées et de latence potentiellement réduite grâce à AWS.
La souveraineté numérique devient encore plus centrale : l’intégration de l’IA via des acteurs américains majeurs entraîne des interrogations sur le stockage des données, les régulations RGPD et les services locaux.
Les acteurs français du cloud ou de l’IA peuvent y voir une incitation à monter en gamme : pour rester compétitifs, ils devront proposer des alternatives crédibles à AWS/Microsoft/Google.
Points clés à retenir (chiffres & calendrier)
Durée : sept ans.
Montant : 38 milliards de dollars.
Capacité : accès immédiat à une large infrastructure AWS, montée en puissance prévue dès 2026 et au-delà.
Puces utilisées : Nvidia GB200/GB300.
Contexte plus large : OpenAI avait récemment restructuré sa gouvernance, ce qui lui permet désormais de diversifier ses partenaires cloud.
Enjeux & défis
Enjeux
Pour OpenAI : accélérer la recherche, la formation de modèles toujours plus puissants, réduire la dépendance à un seul fournisseur cloud.
Pour AWS : affirmer son rôle dans l’IA, attirer d’autres clients IA et consolider son image de fournisseur de confiance à grande échelle.
Pour les utilisateurs finaux : des services d’IA plus performants, potentiellement des temps de réponse plus rapides, et une diffusion accrue de l’IA dans les applications professionnelles, éducatives ou grand public.
Défis
Le coût colossal de l’infrastructure : 38 milliards de dollars n’incluent pas tous les coûts indirects (énergie, refroidissement, maintenance).
La question de la rentabilité : bien que l’IA soit prometteuse, convertir ces investissements en profit reste une difficulté.
Régulation & conformité : dans l’UE, les projets d’IA portée à grande échelle doivent respecter les règles sur les données personnelles, les biais algorithmiques et la transparence.
Risques d’innovation trop rapide sans garde-fous adéquats : la course à l’IA peut masquer les implications éthiques et sociales.
Conclusion
Le partenariat entre OpenAI et AWS est un jalon majeur dans l’évolution de l’écosystème de l’IA : il combine la puissance cloud d’AWS et l’expertise en IA d’OpenAI pour alimenter la prochaine génération de modèles. Pour la France et l’Europe, c’est un signal fort : l’IA n’est plus une expérimentation de niche, mais un secteur industriel à haut volume. Reste à observer comment le marché français va intégrer cette dynamique – tant au niveau des infrastructures que des usages, de la formation et de la réglementation.


